Pétrole : L’AIE confiante avec un baril à 73$
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) pense que le pétrole devrait remonter à 73$ d’ici à 2020 et que le prix du baril ne va pas explorer les sommets passés à plus de 120$. L’AIE table sur une stabilisation de la demande et la maîtrise de la production pour stabiliser les prix dans une fourchette comprise entre 50 et 100$.
Depuis 2 décennies avec la minutie d'un métronome, l’AIE manque tous les grands virages stratégiques et ses prédictions ne réalisent systématiquement pas. Ainsi c'est avec une certaine dose de certitude, que nous pouvons prévoir que le baril ne se contentera pas d'un minuscule 73$ en 2020 et que les prix dépasseront à nouveau les 120$
L'offre plus dynamique va répondre rapidement à la demande
Dans le rapport de ce jour, l’Agence souligne que l’augmentation du prix du baril devrait être jugulée à moyen terme, mais les prix pourraient ne pas retrouver leurs sommets passés.
Toujours selon ses experts de l’AIE, le marché du pétrole entrerait dans un «Nouveau Chapitre». En moins de 6 mois, le pétrole s’est «transformé» avec une offre plus réactive aux prix que dans le passé, et une demande qui reste non élastique. En conséquence, « le rééquilibrage du marché devrait intervenir relativement rapidement mais sa portée sera limitée, avec des prix se stabilisant en dessus de 50$ mais nettement inférieurs aux sommets de ces trois dernières années à plus de 100$».
Le marché mise désormais sur une baisse de production à moyen terme, résultat des coupes opérées par les compagnies pétrolières dans les investissements.
Demande mondiale ralentie pour les 6 ans à venir
Au cours des 6 prochaines années, la demande devrait croître plus rapidement que l'offre, ce qui va pousser les prix à la hausse, mais pas au-delà de 120$. L’AIE estime que la demande devrait atteindre 99,1 millions de barils jour en 2020, contre 92,4 millions bj en 2014. Pas un mot de l'agence sur le peak oil de pétrole conventionnel et les moyens d'arriver à presque 100 millions de barils jour.
Cette croissance modérée serait due notamment à la concurrence accrue du gaz, du charbon, de l'atome et des énergies renouvelables.
Production en hausse grâce au schiste américain
La hausse de la production devrait ralentir avec une croissance de 860’000 barils par jour au lieu de 1,8 million bj comme en 2014. L’AIE persiste à croire que le pétrole de schiste américain sera le moteur de la croissance pétrolière mondiale avec 5,2 millions b/j en 2020 (3,6 actuellement). Il n’y a vraiment plus qu’eux pour croire cela, mais un tel enthousiasme fait plaisir à voir.
Le plus étonnant, c’est que pratiquement tous les pays occidentaux se basent sur ces chiffres pour élaborer leurs stratégies énergétiques. Au moins, nous voilà tous sur le même pied d'égalité.