Qui se cache derrière les attaques des tankers pétroliers?

Dans le Golf d’Oman à l’entrée du Détroit d’Hormuz, un tanker pétrolier japonais et un Norvégien ont été touchés par de probables mines. L’endroit est stratégique et voit passer le tiers du transport maritime pétrolier mondial en direction de l’Europe et de l’Asie.

Il y a un mois, presque jour pour jour, le 12 mai, le même procédé, et vraisemblablement le même type de mine, avait légèrement endommagé 4 tankers pétroliers. Ces actes de sabotages semblent minutieusement calculés pour offrir des images chocs à l’attention des médias et du public, mais pas assez virulent pour faire des victimes. Ces actions sentent à plein nez une campagne de communication rondement menée.

 

A qui profite le crime?

Alors que les sanctions américaines infligent de douloureuses répercussions économiques à l’Iran, il reste à déterminer qui crée cette atmosphère d’insécurité et quels acteurs bougent les pions dans cette partie d’échec.

Il serait étonnant que les services de renseignements des grandes puissances n’aient pas des indices pour identifier les auteurs de ces opérations. En tout cas, c’est à une véritable partie de bras de fer à laquelle nous assistons avec l’espoir qu’elle ne se termine pas par des actes malheureux.

Le grand public est relégué à des suppositions et tente de deviner à qui profite le crime.

Certainement de manière naïve, une courte liste de 4 suspects peut être élaborée. Par ordre alphabétique, elle débute avec les «3 B»:
- Mohammed bin Salman, prince d’Arabie Saoudite et Benyamin Netanyahou, premier ministre d’Israël. Les deux pays verraient d’un bon œil la diminution de l’influence iranienne au Moyen-Orient.

- John Bolton le conseiller stratégique va-t-en-guerre de Donald Trump est assez fou et machiavélique pour orchestrer pareille manœuvre. Comme dans un remake de la guerre d’Irak, son compère Mike Pompeo s’est empressé de pointer du doigt l’Iran et de justifier une possible intervention américaine.

- Gardien du passage du Détroit d’Hormuz, l’Iran pourrait, avec ces avertissements sans frais, indiquer détenir un Joker. Depuis le début des sanctions, Téhéran a vu ses entrées en pétrodollars diminuer de 10 milliards et pourraient signifier que la limite est atteinte.

Pour corser l’énigme, l’incident a eu lieu alors que le premier ministre japonais, Shinzo Abe, était en visite à Téhéran pour rencontrer l’Ayatollah Ali Khamenei afin d’adoucir les contours avec les USA. L’attaque d’un bateau japonais par l’Iran alors que le premier ministre japonais vient parler de paix laisse perplexe.

La genèse de cette situation chaotique est le fruit de la volonté du Président Trump de renégocier l’accord sur le nucléaire iranien. Au début, s’il s’agissait certainement d’une tactique de négociation, elle tourne aujourd’hui dans un scénario ou les muscles et l’intelligence tactique haussent le ton.

Bien malin qui pourra prévoir le prochain coup.

 

 


Trafic maritime dans le Détroit d'Hormuz, le 13 juin 2019
Source: Marintraffic.com

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