Areva met la pression sur le Niger grâce à la Mongolie
Dans son bras de fer de renégociation de contrat avec le Niger, Areva annonce un partenariat stratégique en Mongolie pour exploiter 60'000 tonnes d’uranium avec le mongol Mon-Atom et le japonais Mitsubishi Corporation. Les deux gisements d'uranium dans le sud-est de la Mongolie pourraient permettre à Areva de diminuer sa dépendance face à Niamey. Mais la Chine est en embuscade.
Cette annonce arrive à point nommé pour Areva et confirme le modèle business : «Je te vends une centrale nucléaire et l’uranium qui va avec».
Grâce aux Chinois, le Niger devient gourmand
Au Niger, le gouvernement désire une augmentation des de revenus des mines, alors que les cours mondiaux de l'uranium sont en forte baisse depuis Fukushima (62$ à 35$ aujourd’hui) (évolution des prix de l'uranium). La France compte également des otages qui pourraient bénéficier d'un accord global dans cette négociation
La veille de son départ pour la Mongolie, le PDG d’Areva, Luc Oursel avait demandé au Niger de retirer son quota d'uranium de la mine de Somaïr, lui proposant de le commercialiser au prix de marché actuel. Si cette demande est refusée, Areva pourrait cesser cessera immédiatement la production dans la principale mine du Niger jusqu'à la fin de l'année. Pour boucler la boucle, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, est l'ancien directeur d'Areva dans le pays!!!
La fin de l'année, c'est aussi la date buttoir pour renégocier les contrats miniers d'Areva. Cependant, cette arme est périlleuse pour Areva car la Chine reste en embuscade et serait ravie de damer le pion aux français.
Un partenariat à 3 en Mongolie
Areva Mines LLC est détenue à 33% par Areva, 33% par Mitsubishi Corporation Japon et à 34% par Mon-Atom l’entreprise nationale mongole afin d'exploiter ces gisements situés dans le désert de Gobi.
Areva possède déjà 27 licences d'exploration en Mongolie mais deux mines sont les plus intéressantes : Dulaan Uul et de Zoovch Ovoo où le minerai d'uranium pourrait être dissout et récupéré par pompage. Cela en ferait un site aux coûts de production bas.
Avec la grave pénurie d’uranium annoncée dès 2023, Areva tente depuis des années de découvrir de nouveaux gisements car les pays rechignent à installer des centrales nucléaires si elles n’ont pas une garantie de livraison d’uranium.
Areva avait réussi un accord au Kazakhstan, mais une autre désastreuse en Afrique via le rachat du Canadien Uramin dont les gisements avaient largement été surévaluée par l'ex PDG: Anne Lauvergeon.